Avant-propos

nous cherchons un terrain d’entente dans lequel nous puissions nous perdre.
Aller voir là où l’on ne voit pas, là où les choses se perdent en route, dans les écarts, les fentes: ses nuances infimes ou grandiloquentes.
Jeter des troubles.
Nous continuons à creuser les formes d’une musique que nous désirons faite de heurts, de doutes, sans entrer pleinement dans l’image et sa représentation et sans vouloir non plus s’épancher dans un jeu ( étant donné qu’il nécessite lui même une implication en règle). Cela demande d’y laisser du «vague», « du flou», et de distordre les matériaux qui forment principalement une musique.
nous recherchons:

La fabrication de notre installation à l’intérieur d’un lieu dépend de la récupération de matériaux, faite en amont, dans la rue: poubelles, choses abandonnées extirpées ou rapportées. Ces matières intégrées à notre «pièce» afin de créer l’ossature et les mobiles seront, une fois jouées, en grande partis défaites puis rejetées à la rue.

Notre nécessité a toujours été celle de chercher plutôt que de faire écouter «notre musique»,surtout dans des lieux conçu pour ça. Nous nous livrons essentiellement à des espaces qui ne sont pas traités pour la musique: usines, bateaux, églises, théâtres, chapiteaux, terrains vagues, galeries ....
Depuis peu, nous sommes autonomes pour la diffusion de notre son: il s’agit d’un dispositif de huit enceintes, hauts parleurs. Le son ne sort pas en façade, il est spatialisé à l’intérieur de notre périmètre de jeu.
Nous travaillons la musique comme une «chose» qui doit sortir d’elle-même, opérer à des disparitions, c’est pourquoi d’autres matières, volumes, la traverse: la lumière, sa projection, sa captation, sa propagation, son inondation s’exerce ou se défait d’une emprise sur des matériaux plastiques ou liquides (la pellicule, le bambou, la résine, le papier, le scotch industriel, le latex, la peinture) laissant une trace ou s’échouant volatile.
Nous manœuvrons nos vieilles machines, nous les réparons, elles peuvent se romprent et ne font l’éloge d’aucune fonctionnalité imminente (temps mécanique: déplacement visible)/nous fabriquons des volumes, des structures vibrantes, elles supportent des poids, nous manipulons l’ensemble,nous déclanchons des jets (de peintures, de matières grasses ou maigres)

la musique (suite)